Doit-on interdire la chirurgie esthétique aux mineurs ?
La chirurgie esthétique désigne l’ensemble des opérations permettant principalement de corriger les défauts physiques source de complexes. Il s’agit d’une chirurgie de confort à laquelle de nombreux adultes se livrent, mais qui semble interdite dans de nombreux pays aux enfants de moins de 18 ans. Or, le nombre d’enfants victimes d’harcèlement est en augmentation, et les plus faibles d’entre eux, choisissent le suicide comme solution. Doit-on, oui ou non, autoriser les enfants à décider librement y compris pour se faire opérer ?
La chirurgie esthétique et ses interdits chez l’enfant
Une fillette ne saurait revendiquer une augmentation mammaire, de même qu’un enfant ne saurait demander une rhinoplastie bien que l’otoplastie de l’enfant soit possible. Dans les deux ces 2 cas, l’interdiction relève de l’absence de maturité physique et de l’absence de maturité physique de l’enfant.
On estime en effet, que l’enfant n’a pas encore pleinement conscience de ce qu’il veut, pour décider par soi-même de recourir à une intervention chirurgicale visant à remodeler son corps. C’est pourquoi, même une chirurgie de remodelage des oreilles décollées requiert une autorisation parentale.
Par ailleurs, une opération de chirurgie esthétique requiert la maturité des organes à corriger. Or, c’est généralement à 16 ou 17 ans, voire 18 ans, que ces organes, comme le nez, atteignent leur maturité. D’où l’interdiction de la chirurgie esthétique aux mineurs.
Les enfants ont des droits…y compris de se faire opérer
Or, si l’on s’en tient aussi bien à la problématique de l’enfance chez les philosophes et à la charte des droits de l’enfant dont la journée de célébration se tiendra le 20 novembre prochain, il est possible d’observer une contradiction avec de nombreuses législations comme celles de l’Allemagne ou de la France contre la chirurgie esthétique des mineurs.
C’est en s’appuyant sur une idée commune avant Rousseau, celle du statut inachevé de l’enfant, que le législateur penche en défaveur de la chirurgie plastique chez l’enfant. Or, dans son Emile ou de l’Education, Rousseau émet l’idée d’une enfance essentielle. Pour lui, rien ne manque à l’enfant. Ce sont les adultes qui ont manqué quelque chose en l’enfant. Par exemple, voir que l’enfant n’est pas le petit de l’homme mais qu’il est un petit homme. C’est-à-dire, qu’il a comme l’adulte, ses envies, ses désirs… y compris celui se faire opérer pour corriger un défaut physique.
Donc, loin de l’ « autorité royale » que Platon revendiquait sur l’enfant, il faut savoir qu’il peut véritablement revendiquer son droit se faire opérer ou non. Des philosophes comme Locke, en faisant les Lumières sur les droits de l’enfant, ont ouvert un champ de possible consigné aujourd’hui dans la Convention Internationale des droits de l’enfant, laquelle leur confère au niveau de leurs droits civils, le droit à la vie privée.